Il y a huit jours que nous avons quitté Lyon1. Aucun évènement fâcheux ne nous est arrivé, nous nous portons tous bien, mais nous y avons le plus beau tems possible, quel différence de ce climat avec celui de Lyon, le ciel est habituellement serein, les productions sont fort précausses, nous trouvons sur nos tables des haricots verts, des pommes de terres nouvelles, les serises et des fraises bien mures. La campagne est belle, on voit de vastes champs d’Olivier, d’Oranger, des Vignobles de toute étendu, le raisin est déjà en fleur, on s’applaudi de la réussite de toutes les récoltes, celle de la soye est terminée, elle est des plus abondantes, que ces pays sont riches, ils sont vraiment le Jardin de la france.
Avignon où nous sommes restés deux jours est une assez jolie ville, les promenades y sont fort belles, mais cependant moins belles qu’ici, celle appelé la fontaine est de l’avis des voyageurs un des plus beau morceau de france, je n’ai rien vu qui en approche, on voit ici un amphithéatre, appellé les Arênnes ouvrage des Romains, la solidité, la grandeur et surtout l’ingénieuse distribution de toutes les parties, le rend digne de l’admiration générale. on y trouve aussi un temple appellé la Maison carrée, un autre appelé le temple de Diane tous deux ouvrages des Romains et bien conservé. En voyant ces chefs d’oeuvres d’antiquité, ils comandes l’admiration, mais laissons là toutes ces belles choses, à mon retour je pourrai plus à mon aise vous en parler, en attendant, vous m’obligeriez bien de nous écrire, dans tous les tems nous aimons bien à recevoir de vos nouvelles, aujourd’hui que nous nous voyons si loin de vous, elles auroient pour nous un plus grand prix…
Lettre de C.J. Bonnet à son père, Nimes le 4 juin 1827. Papiers Cossieu
L’orthographe et la ponctuation ont été respectées
- C.J Bonnet fait le voyage avec sa femme et son fils cadet, Louis, âgé de huit ans. ↩︎
