Monsieur et Madame,
Je viens implorer votre protection pour faire entrer au magasin ici, un jeune homme plein de mérites et digne de tout l’intérêt qu’on peut lui porter ; de plus je vous dirai qu’il est le seul soutien d’une jeune belle-sœur orpheline restée sans fortune et affligée. Quelle que soit la place, n’importe : il serait heureux et satisfait d’être employé au magasin d’une famille si honorable et si aimée.
Je vous avoue que si vous honorez de votre bienveillance l’humble jeune homme dont je vous parle, le bien que vous ferez sera sans prix aux yeux de Dieu et sera en même temps pour vous et pour tous les vôtres, la source des faveurs du ciel, pour le temps et l’heureuse éternité.
Pour moi, je puis vous dire que je suis heureuse d’avoir une petite rente du gouvernement ; aussi je bénis le Seigneur de ce qu’il m’a placée auprès d’une dame aveugle, laquelle a pour moi toutes les bontés de la meilleure des mères.
En attendant votre aimable réponse, je vous prie, Monsieur et Madame, de recevoir l’assurance de mes sentiments très respectueux et reconnaissants avec lesquels je suis
Votre très humble
Besson ex-institutrice
Lyon, 29 janvier 1888.
Mon adresse est : cours Lafayette, n°4, Melle Besson chez Mme Falcoz
Des détails sur cette correspondance sont donnés par Victor Bonnet à son gendre Joannès Pointet, chef de service de la maison Bonnet, à Lyon.
Cossieu, par Jujurieux, 31 janvier 1888,
Je crois ne pouvoir mieux faire que de vous faire passer la lettre cy-contre.
Elle nous vient d’une ancienne fille de la fabrique, élève de ma femme, qui après 1848 a pris ses brevets d’instruction et a été placée quelque part je ne sais plus, mais ensuite à Chenavel où elle est restée un certain nombre d’années, de là est montée en grade et a enseigné à Lyon. Ma femme l’estimait et l’aimait beaucoup, elle nous a rendu plusieurs fois visite à Cossieu. Je vais lui écrire que je vous ai fait part de sa lettre.
Papiers de Victor Bonnet, Papiers Cossieu