Marseille 3 décembre 1856 : Valérie présente sa chambre à sa mère,
Je suis installée comme une princesse. Ma chambre est charmante et rien n’y manque pour la commodité et le confortable. Le meuble en est tout neuf, il est en acajou et en velours vert. J’ai une armoire à glace, une commode dont le premier tiroir fait bureau et sur laquelle est posée une délicieuse glace ovale, dont le cadre doré est semblable à celui qui entoure la glace de la cheminée ; la cheminée est en marbre blanc ainsi que le socle de la pendule, le dessus de la commode, la toilette dans le cabinet à côté ; j’ai deux fauteuils, petits, confortables, une causeuse, des rideaux de guipure aux deux fenêtres, une garniture de lit pareille sur un dessous vert et un tapis à médaillon de toutes les couleurs.
Dimanche 15 février 1857 : Valérie décrit les pièces principales,
Notre maison est faite comme la plupart des maisons de Marseille, qu’on nomme maison à trois croisées. Au rez-de-chaussée un peu élevé se trouve la chambre de mon mari sur le jardin, avec cabinet à toilette, une porte-fenêtre donne sur un petit perron ; elle est séparée de la salle à manger donnant sur la rue par un vestibule où sont de grands placards pour la porcelaine et les cristaux. Au premier étage, même distribution, vestibule séparant le salon de ma chambre qui est aussi sur le jardin au couchant. Quand j’entre dans ma chambre, les deux fenêtres sont en face, la cheminée à droite, le lit à gauche, c’est un lit à la duchesse avec cabinet de toilette tournant tout autour derrière et ayant une croisée ; entre les deux fenêtres de ma chambre est placée ma commode sur laquelle se trouve une foule de jolies choses… deux cassettes en bois de rose…un délicieux baguier en verre grenat…, deux flacons dans le même genre…, un bougeoir en vermeil et un charmant coffret à bijoux, écaille et or… tout cela surmonté de la glace ovale. Mon armoire à glace est entre la croisée et la cheminée ; devant cette même fenêtre est une table à ouvrage sur laquelle est placée dans ce moment une corbeille contenant un camélia blanc et deux plants de primevère qui font un effet ravissant et m’enchantent.
Le salon sur la rue a trois croisées… à gauche en entrant, est la cheminée en marbre blanc à console sur laquelle est mise une très belle garniture, pendule et candélabres bronze et or ; en face, le piano surmonté d’une belle glace ; entre les deux fenêtres deux jolies tables en acajou ; le meuble est en velours rouge et acajou ; il se compose de deux grands fauteuils confortables, au coin de la cheminée, six plus petits et un canapé ; les chaises sont en paille ; au milieu est une table ovale ; le tapis est rouge à ramage, les rideaux, en guipure ; avant la cheminée en entrant est placée une bibliothèque et de l’autre côté une console qui, avant l’arrivée du piano, se trouvait en face de la cheminée.
De Lyon le 8 mai 1857 : son frère Adrien résume pour leur mère la disposition générale
La maison de Valérie située dans cette belle rue Paradis me plairait assez. Au rez-de-chaussée se trouve la salle à manger et la chambre de M. Alby. Dans le bas sont les cuisines. Au premier, le salon et la chambre de Madame très bien meublée et ornée d’une foule de jolis présents de sa famille. Au second, la chambre de Pigeon et celles des domestiques. Le seul inconvénient et dont Valérie se plaint, c’est que les appartements sont un peu petits, particulièrement son salon et sa salle à manger dans lesquels elle ne pourrait pas réunir beaucoup de monde. Mais partout de beaux et riches tapis, de superbes pendules et décorations de cheminées, et des meubles très confortables.
Papiers Alby, lettres reçues par Mme Framinet, à Saint-Jean-le-Vieux.