Nous soussignés sommes partis de Lyon avec un employé de la maison Bonnet, le 17 mai 1848 à deux heures de l’après-midi; nous sommes arrivés à Jujurieux le dit jour à dix heures précises; ce dit jour, comme il était trop tard, nous n’avons rien visité, mais le lendemain à cinq heures du matin, nous avons parcouru les propriétés du susdit, après quoi la visite a été faite, dans l’intérieur des établissements servant à la fabrication des soies premières et fabriquées. L’atelier est composé de soixante huit métiers dont deux seulement travaillant, de plus deux pièces livrées et enveloppées pour être envoyées sans être fabriquées.
Ensuite nous nous sommes transportés à Chenavel au château où il y avait 8 métiers dans un atelier et 4 dans l’autre, tous sans travail depuis longtemps.
Pour remplir notre mission avec tous les soins demandés par nos frères démocrates, nous nous sommes rendus à Ambérieu, trois lieues plus loin que Jujurieux, où l’on nous avait dit qu’il y avait des métiers, mais notre démarche a été sans résultat attendu qu’il n’y a pas un seul métier, d’après quoi le maire de la commune nous a délivré un certificat cacheté du timbre de la commune pour attester qu’il n’y avait aucun métier à Ambérieu, lequel certificat a été déposé entre les mains du secrétaire du club susdit.
Notre retour immédiat à Lyon, le 18 mai, à neuf heures du soir.
Ont signé : Blondet, P. Lemaire, Dusserre, Petit-Jean.
Courrier de Lyon, 22 mai 1848.
