Testament de Claude-Joseph Bonnet

Le texte intégral du testament où Bonnet exige de ses héritiers qu'ils perpétuent l'usine de Jujurieux.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Ceci est mon testament
Je lègues à mes quatre enfants, la totalité de mes biens, aux conditions qui suivent: Je tiens à donner à ma fabrique de Jujurieux [une Position donnant des garanties de stabilité], convaincu que je suis qu’elle peut faire du bien, beaucoup de bien, étant suivie comme elle l’a été avec l’appui des autorités éclésiastiques et en particulier de Messieurs les Evêques; actuellement de Monseigneur de Langallerie et des deux évêsques qui l’ont précédé; ils ont daigné nous donner leur puissant appui; aussi Messieurs les Missionnaires du Pont d’Ain, les sœurs de St Joseph de Bourg, dont nous avons à nous louer, mais aussi de notre Aumônier Mr Gadel qui est tout dévoué à son devoir, à la prospérité de la maison; mais en outre, nous avons à reconnaitre les grands services que nous a rendu Mr Cottin mon gendre et ceux que nous a rendu et que continue de nous rendre Mr Charles Lacroix, mon Neveu, je n’ai qu’à me louer du concours que m’ont donné tous ceux que je viens de nommer.

Les biens que je laisse seront à mes quatre enfants, ma fille ainée est représentée par ses deux fils Paul et Cyrille Cottin et leur sœur Made Angèle Richard. Ma fortune est composée des Capitaux que j’ai dans mon commerce, de ma propriété à Jujurieux, à l’abergement de Varray et encore à Cerdon, ces deux derniers sont peu importants.

Buste de Claude-Joseph Bonnet à l’usine de Jujurieux, édifié après sa mort.

Une chose grande est ma fabrique de Jujurieux, je tiens à ce qu’elle soit estimée avec la maison d’habitation à la somme de deux cents Mille francs, cette somme paraitra faible, mais il est bon d’avoir égard, que ces grands bâtiments, n’ont de valeur en grande partie, que celle que savent y donner ceux qui gouvernent la fabrique; c’est bien ici qu’on peut dire, tant vaut les hommes, tant vaut la chose. C’est à Mr Richard et Mr Cyrille Cottin, que je laisse cette affaire, à la charge par eux de payer à mes enfants ce que je leur laisse qui est ce que je laisse à ma mort, mais seulement par douzième, dont un Douzième chaque année. A l’égard des intérêts ils les compteront à raison de trois et demi pour cent pour l’année, je trouve que ce taux de trois et demi est assez élevé.

Sur la somme que je laisse seront à prélever les lègues ci-après que je faits, qui sont à mes domestiques les Mariés Jean Baptiste Alliod et femme, la somme de cinq Mille francs; à Mr Marchand et sa femme aussi cinq Mille francs, à tous mes domestiques à mon service le jour de ma mort, une année entière de leurs gages. Aux pauvres de la parroisse de Jujurieux la somme de deux Mille francs.

Fait à Lyon le cinq mai 1867

Signé Cde Jh Bonnet

En l’absence de l’original le texte a été établi d’après la copie réalisée par Claire Bonnet et celle faite pour Cyrille Cottin qui respectent l’orthographe et la ponctuation de Claude-Joseph Bonnet.

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