Haute-couture et textile de pointe au musée Brochier de l’Hôtel Dieu
L’espace d’exposition de la maison de soieries Brochier, à l’Hôtel Dieu de Lyon, propose un riche parcours dévoilant un pan de l’histoire textile lyonnaise. Visite.
Le lieu n’est pas immense mais il n’en est pas moins instructif. Le musée Brochier, niché dans l’Hôtel Dieu de Lyon présente un parcours retraçant l’aventure de la soierie lyonnaise et la place de cette maison dans cette industrie. Il a aussi l’avantage de loger un peu de culture et de patrimoine dans ce haut lieu de la médecine reconverti en centre commercial.
La maison Brochier, fondée à la fin du 19e siècle et toujours en activité, fait figure de rescapée dans une industrie textile qui connut une concurrence impitoyable tout au long de son histoire. Elle a su – tout comme la maison Bonnet jusqu’à la fin des années 1990 – s’appuyer sur la haute-couture pour maintenir une activité, fournissant le secteur du luxe pour compenser des coûts de fabrication élevés. Elle s’est aussi développée dans le secteur des textiles de haute-technologie, ouvrant de nouvelles opportunités pour le tissage made in Lyon. Ce sont ces deux axes principaux que développe l’exposition du musée Brochier, présentant des pièces iconiques telles que la robe Cléopâtre en lamé or créée par Yves-Saint Laurent ou la robe lumineuse en fibre de verre élaborée avec Olivier Lapidus.
De la première salle consacrée à l’établissement de l’industrie de la soie à Lyon et de son essor entre les 16e et 20e siècles, on retiendra les panneaux consacrées aux innovations techniques auxquelles la maison Brochier a contribué, telles que l’impression sur cadre ou le tissage du velours.
Puis l’espace consacré à la haute-couture propose une robe par créateur, dans une relative sobriété qui rend hommage aux créations de Givenchy, Christian Lacroix, Valentino ou Paul Poiret. La maison Bianchini-Ferrier, rachetée par Brochier en 2002 est également présente, mettant en lumière la collaboration fructueuse avec Raoul Dufy.
Les peintres (et scultpeurs) forment d’ailleurs un fil rouge, Brochier ayant perpétué ce type de collaboration en conviant des artistes tels que Joan Miro ou Calder pour la réalisation de tissus s’inspirant de leurs oeuvres.
La dernière partie évoque Joseph Brochier Industrie, qui a innové dans le tissage de fibres de verre, notamment pour produire des revêtements muraux ignifuges et des radômes, c’est-à-dire des structures protectrices transparentes aux ondes radioélectriques, qui enveloppent les antennes de radars. Ce fut notamment le cas du nez du Concorde, recouvert d’un tissu Brochier présenté au musée. Si le succès commercial de l’avion supersonique ne fut pas au rendez-vous, cette collaboration n’a pas empêché la maison Brochier de continuer à mener sa barque efficacement dans le domaine du textile.
Infos pratiques :
Musée Brochier de l’Hôtel Dieu
- Accès par le 18 quai Jules Courmont.
- Du lundi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 19h; dimanche et jours fériés de 10h à 13h et de 14h à 18h.